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LOI FÉDÉRALE SUR LA POURSUITE POUR DETTES ET LA FAILLITE
CODE PÉNAL SUISSE
CYBERCRIME CONVENTION
ORDONNANCE SUR LE REGISTRE DU COMMERCE
- I. Généralités
- II. Champ d'application personnel et matériel
- III. Demande de nouveau jugement
- IV. Conséquences juridiques / effet de la force de chose jugée
- V. Relation avec les voies de recours ordinaires et les autres voies de recours
- Bibliographie
I. Généralités
1 Les procédures par défaut ne sont admissibles, compte tenu de l'art. 6, ch. 1 CEDH, que dans la mesure où la personne condamnée peut demander ultérieurement (en principe aussi après la prescription de l'exécution) qu'un tribunal, après l'avoir entendue sur le fond, réexamine si les accusations portées contre elle sont fondées. Cette exigence de droit international est expressément prise en compte par la voie de recours du réexamen selon l'art. 368 CPP, qui ouvre la voie à un jugement ultérieur du jugement par défaut. Cette possibilité permet de corriger ou d'atténuer les atteintes au droit de participer et de s'exprimer inhérentes à une procédure par défaut.
II. Champ d'application personnel et matériel
2 Le recours en révision n'est expressément ouvert qu'à la personne condamnée par défaut. Il est donc clair que ni le ministère public ni la partie plaignante ne peuvent demander un nouveau jugement au titre de l'article 368 CPP. Le ministère public ou la partie civile qui souhaite s'opposer à un jugement rendu en son absence doit être renvoyé aux voies de recours ordinaires que sont l'appel et le recours.
3 En ce qui concerne un jugement qui n'a pas été rendu par défaut, il n'est pas possible de procéder à un nouveau jugement conformément aux articles 368 et suivants du CPP. Si la procédure par défaut est suspendue en raison de l'absence d'une condition de procédure conformément à l'art. 329 al. 4 CPP, l'absent ne peut pas non plus demander un nouveau jugement, car la condition d'une condamnation fait défaut.
III. Demande de nouveau jugement
A. Notification personnelle du jugement (al. 1)
4 Si le lieu de séjour du prévenu qui s'est absenté deux fois sans excuse des débats est déterminé ou s'il est présenté d'une autre manière, le dispositif du jugement par défaut lui est remis. Cela peut encore être le cas des années après la condamnation.
5 En même temps que la remise du jugement, la personne condamnée doit être informée de la possibilité de demander un nouveau jugement selon les articles 368 et suivants du CPP dans les 10 jours suivant la réception (art. 368 al. 1 CPP). Dans la pratique, cette indication est imprimée sur le jugement en tant qu'indication des voies de recours. De même, il convient d'attirer l'attention sur l'obligation de motiver selon l'alinéa 2 ainsi que sur la possibilité éventuelle de déclarer parallèlement l'appel selon l'art. 371 al. 1 CPP.
6 La loi exige expressément à l'art. 368 al. 1 CPP une notification personnelle du jugement par défaut pour déclencher le délai de recours de 10 jours. Le message part du principe que le lieu de séjour du prévenu est déterminé ou que celui-ci est présenté d'une autre manière et que le dispositif de la décision rendue par défaut peut lui être remis à cette occasion. C'est par exemple le cas lorsqu'une personne condamnée a été signalée pour arrestation et arrêtée sur la base d'un mandat d'arrêt.
7 La remise se fait alors à la personne condamnée en personne. Il s'agit d'une remise de main à main. La remise du jugement à une personne de plus de seize ans vivant sous le même toit, conformément à l'art. 85 al. 3 CPP, ainsi que l'application de la fiction de notification conformément à l'art. 85 al. 4 let. a CPP, ne déclenchent pas le délai prévu à l'art. 368 al. 1 CPP. En d'autres termes, il faut garantir que le prévenu reçoive effectivement le jugement sur le fond et qu'il en prenne donc effectivement connaissance. Une notification à la défense ou à un domiciliataire ou une publication de jugement ne suffisent pas non plus en principe. Selon le point de vue défendu ici, il est toutefois possible de renoncer exceptionnellement à une remise en mains propres si le défenseur est en contact avec la personne condamnée et peut confirmer expressément que la personne condamnée a effectivement pris connaissance du jugement rendu en son absence et de la possibilité d'exercer un recours, ce qui peut toutefois entrer en conflit avec les obligations de l'avocat le cas échéant, car la personne condamnée a éventuellement un intérêt à ne pas déclencher le délai, par exemple pour attendre la prescription de l'exécution. La détermination de la date de notification et donc du début du délai pourrait également poser des problèmes, raison pour laquelle il est judicieux de demander au prévenu une attestation de notification signée. La charge de la preuve à cet égard incombe à l'État.
8 Tant que la notification personnelle du jugement n'a pas eu lieu et que le délai de recours n'a pas commencé à courir ou n'a pas expiré de ce fait, et tant qu'une demande de nouveau jugement n'a pas été rejetée, l'autorité de la chose jugée du jugement par défaut reste conditionnée par la résolution et le jugement n'est pas (encore) exécutable.
B. Requête et obligation de motiver (al. 2)
9 La procédure selon l'art. 368 CPP requiert une demande écrite ou orale consignée au procès-verbal de la part de la personne condamnée par défaut. La demande doit être déposée dans les dix jours à compter de la prise de connaissance du jugement sur le contumace auprès du tribunal ayant rendu le jugement initial. Dans la demande de réexamen, la personne condamnée doit motiver brièvement les raisons pour lesquelles elle n'a pas participé à l'audience ou aux audiences principales. Elle doit exposer de manière crédible les raisons qui justifient son absence. Les autorités pénales doivent examiner les motifs d'excuse présentés. Si une justification fait défaut, un délai supplémentaire doit être fixé au préalable au requérant et, si le délai supplémentaire n'est pas utilisé, il ne sera pas entré en matière sur la demande. La décision de non-entrée en matière est rendue par écrit sous la forme d'une décision ou d'une ordonnance (art. 80 al. 1 CPP). Les décisions et ordonnances des tribunaux de première instance sont sujettes à recours (art. 393 al. 1 CPP).
10 L'obligation légale pour la personne condamnée de justifier son absence est en l'occurrence conforme à la jurisprudence de la Convention et ne viole pas le principe nemo tenetur se ipsum accusare, selon lequel personne n'est tenu de s'incriminer lui-même. En effet, il est généralement admis que les recours et les voies de droit doivent être motivés, faute de quoi il n'est pas entré en matière.
C. Motifs de récusation (al. 3)
11 L'art. 368 al. 3 CPP règle la question de savoir à quelles conditions la demande de réexamen doit être acceptée ou quand elle doit être rejetée. Selon cette disposition, le tribunal rejette la demande si la personne condamnée a été dûment convoquée, mais qu'elle n'a pas assisté aux débats sans s'excuser.
12 La notion d'"inexcusable" utilisée à l'article 368, alinéa 3, CPP et à l'article 369, alinéa 4, CPP doit être interprétée de la même manière dans les deux dispositions et correspond à celle de l'article 366 CPP. Il s'agit d'une absence fautive. Il s'agit en premier lieu des cas où le prévenu refuse de se présenter aux débats. C'est le cas, par exemple, lorsqu'il ressort des déclarations du prévenu qu'il n'a pas l'intention de donner suite à une convocation. Si le prévenu, en connaissance de la poursuite pénale, renonce de manière univoque à participer aux débats ou s'il existe des indices concrets clairs de son intention de se soustraire à la procédure pénale par la fuite, la reprise de la procédure est exclue. Dans ce cas, le prévenu a clairement renoncé à participer aux (premier et deuxième) débats. Elle ne peut plus y revenir par la suite.
13 La charge de la preuve de la non-comparution par sa propre faute incombe toutefois à l'État - comme c'est également le cas en cas de défaut selon l'article 366 CPP. Le fait que, selon la jurisprudence de Strasbourg, la preuve de l'absence de faute ne puisse pas être imposée au prévenu ne signifie toutefois pas que, dans la procédure concernant la demande de nouveau jugement, il ne faille pas tenir compte du fait que les motifs invoqués font apparaître de manière crédible l'absence comme non fautive. Dans la mesure où il n'est pas possible de prouver que le prévenu s'est absenté sans excuse des débats principaux, la demande de nouveau jugement doit être acceptée.
IV. Conséquences juridiques / effet de la force de chose jugée
14 Dans la mesure où la demande de réexamen est acceptée et qu'un nouveau jugement est rendu conformément aux articles 369 et suivants du CPP, le jugement par défaut devient caduc. Il n'est donc plus considéré comme un jugement de première instance du point de vue du droit de la prescription.
15 En revanche, si le tribunal rejette la demande de nouveau jugement, il rend une décision formelle (tribunal collégial) ou une ordonnance (tribunal à juge unique) conformément à l'art. 80 al. 1 CPP. Conformément aux dispositions générales, un recours est possible contre cette décision (art. 393 al. 1 let. b CPP). Dans ce cas, le jugement par défaut est maintenu (art. 369 al. 4 CPP). Dans ce cas, le jugement rendu par défaut entre en force selon les règles générales (cf. art. 437 ss CPP).
16 Si le jugement par défaut ne fait pas l'objet d'un recours ordinaire dans le délai de recours, dont le déclenchement - contrairement au délai de recours - n'implique pas une notification personnelle du jugement, on peut en principe parler d'un jugement entré en force. Il s'agit toutefois d'une force de chose jugée simplement résolue (résolutoire) et le jugement n'est pas (encore) exécutable. L'entrée en force définitive du jugement par défaut n'intervient que si la personne condamnée n'a pas demandé un nouveau jugement au sens de l'art. 368 CPP dans les 10 jours suivant la notification personnelle du jugement ou si le tribunal a refusé le nouveau jugement. Cela suppose que le lieu de séjour du prévenu ait pu être déterminé ou que celui-ci ait été présenté d'une autre manière et que la possibilité d'exercer un recours ait pu être portée à sa connaissance.
17 L'autorité de la chose jugée simplement conditionnée par la résolution s'applique même si le tribunal n'accorde pas d'effet suspensif à la demande de réexamen au sens de l'art. 369, al. 3, CPP.
V. Relation avec les voies de recours ordinaires et les autres voies de recours
A. Relation avec l'appel
18 Le législateur a consacré une norme légale spécifique au rapport entre le nouveau jugement et l'appel. Ainsi, l'article 271 CPP stipule que, tant que le délai d'appel court encore, la personne condamnée peut déclarer l'appel du jugement par défaut en plus ou à la place de la demande de nouveau jugement. Elle doit être informée de cette possibilité au sens de l'art. 368 al. 1 CPP. Il n'est entré en matière sur un appel que si la demande de nouveau jugement a été rejetée.
B. Relation avec le recours
19 En cas de rejet de la demande de nouveau jugement, qui prend la forme d'une décision ou d'une ordonnance, la personne condamnée par défaut a la possibilité de recourir auprès de l'instance de recours (art. 393 al. 1 let. b CPP).
20 Si, après l'acceptation de la demande de nouveau jugement, une autre (troisième) audience principale a eu lieu à laquelle le prévenu s'est à nouveau absenté sans excuse, une nouvelle demande de nouveau jugement n'entre pas en ligne de compte. Le prévenu à nouveau défaillant peut recourir contre la constatation judiciaire selon l'art. 369 al. 4 CPP, selon laquelle le jugement initial par défaut s'applique, en faisant valoir que le tribunal a admis à tort une absence injustifiée.
C. Relation avec le rétablissement en cas de rendez-vous manqués (art. 94, al. 5, CPP)
21 Dans le cas d'un jugement contumace rendu, les dispositions des articles 368 et suivants du CPP priment, selon l'opinion défendue ici, en tant que lex specialis, sur celles relatives à la restitution en cas de rendez-vous manqué selon l'article 94 du CPP, ce qui résulte de la réserve formulée à l'article 94, alinéa 5, du CPP en faveur des dispositions relatives à la procédure par défaut.
22 Pour la restitution, le prévenu doit rendre vraisemblable qu'il n'a pas commis de faute dans le défaut. En revanche, dans le cas d'une demande de réexamen, comme nous l'avons déjà mentionné plus haut, c'est à l'État qu'il incombe de prouver que le défaut de comparution est dû à une faute. En ce sens, la procédure prévue aux articles 368 et suivants du CPP est toujours plus favorable au prévenu.
23 Dans les cas où les art. 368 ss CPP ne peuvent pas être appliqués parce qu'un jugement ordinaire a été rendu et non un jugement par défaut, le prévenu défaillant dispose d'une voie de recours conformément à l'art. 94 CPP.
24 De même, selon l'opinion défendue ici, le rétablissement peut être demandé si le délai de 10 jours pour exercer le recours prévu à l'art. 368 CPP est déjà écoulé, mais que le délai de 30 jours pour rétablir le délai court toujours.
Bibliographie
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Maurer Thomas, in: Niggli Marcel Alexander/Heer Marianne/Wiprächtiger Hans (Hrsg.), Basler Kommentar zur Strafprozessordnung, 2. Aufl., Basel 2014.
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Schmid Niklaus/Jositsch Daniel, Handbuch des schweizerischen Strafprozessrechts, 3. Aufl. Zürich/St.Gallen 2017 (zit. Handbuch).
Schmid Niklaus/Jositsch Daniel, Praxiskommentar zur schweizerischen Strafprozessordnung, Dike Kommentar, 3. Aufl. Zürich 2018 (zit. Praxiskommentar).
Summers Sarah, in: Donatsch Andreas/Lieber Viktor/Summers Sarah/Wohlers Wolfgang (Hrsg.), Kommentar zur Schweizerischen Strafprozessordnung, 3. Aufl., Zürich 2020.