-
- Art. 5a Cst.
- Art. 6 Cst.
- Art. 10 Cst.
- Art. 16 Cst.
- Art. 17 Cst.
- Art. 22 Cst.
- Art. 29a Cst.
- Art. 30 Cst.
- Art. 32 Cst.
- Art. 42 Cst.
- Art. 43 Cst.
- Art. 43a Cst.
- Art. 55 Cst.
- Art. 56 Cst.
- Art. 60 Cst.
- Art. 68 Cst.
- Art. 75b Cst.
- Art. 96 al. 2 lit. a Cst.
- Art. 110 Cst.
- Art. 117a Cst.
- Art. 118 Cst.
- Art. 123b Cst.
- Art. 136 Cst.
- Art. 166 Cst.
-
- Art. 11 CO
- Art. 12 CO
- Art. 50 CO
- Art. 51 CO
- Art. 143 CO
- Art. 144 CO
- Art. 145 CO
- Art. 146 CO
- Art. 147 CO
- Art. 148 CO
- Art. 149 CO
- Art. 150 CO
- Art. 701 CO
- Art. 715 CO
- Art. 715a CO
- Art. 734f CO
- Art. 785 CO
- Art. 786 CO
- Art. 787 CO
- Art. 788 CO
- Art. 808c CO
- Dispositions transitoires relatives à la révision du droit de la société anonyme du 19 juin 2020
-
- Art. 2 LDP
- Art. 3 LDP
- Art. 4 LDP
- Art. 6 LDP
- Art. 10 LDP
- Art. 10a LDP
- Art. 11 LDP
- Art. 12 LDP
- Art. 13 LDP
- Art. 14 LDP
- Art. 15 LDP
- Art. 16 LDP
- Art. 17 LDP
- Art. 19 LDP
- Art. 20 LDP
- Art. 21 LDP
- Art. 22 LDP
- Art. 23 LDP
- Art. 24 LDP
- Art. 25 LDP
- Art. 26 LDP
- Art. 27 LDP
- Art. 29 LDP
- Art. 30 LDP
- Art. 31 LDP
- Art. 32 LDP
- Art. 32a LDP
- Art. 33 LDP
- Art. 34 LDP
- Art. 35 LDP
- Art. 36 LDP
- Art. 37 LDP
- Art. 38 LDP
- Art. 39 LDP
- Art. 40 LDP
- Art. 41 LDP
- Art. 42 LDP
- Art. 43 LDP
- Art. 44 LDP
- Art. 45 LDP
- Art. 46 LDP
- Art. 47 LDP
- Art. 48 LDP
- Art. 49 LDP
- Art. 50 LDP
- Art. 51 LDP
- Art. 52 LDP
- Art. 53 LDP
- Art. 54 LDP
- Art. 55 LDP
- Art. 56 LDP
- Art. 57 LDP
- Art. 58 LDP
- Art. 59a LDP
- Art. 59b PRA
- Art. 59c LDP
- Art. 62 LDP
- Art. 63 LDP
- Art. 67 LDP
- Art. 67a LDP
- Art. 67b LDP
- Art. 75 LDP
- Art. 75a LDP
- Art. 76 LDP
- Art. 76a LDP
- Art. 90 LDP
-
- Vorb. zu Art. 1 LPD
- Art. 1 LPD
- Art. 2 LPD
- Art. 3 LPD
- Art. 5 lit. f und g LPD
- Art. 6 al. 6 et 7 LPD
- Art. 7 LPD
- Art. 10 LPD
- Art. 11 LPD
- Art. 12 LPD
- Art. 14 LPD
- Art. 15 LPD
- Art. 19 LPD
- Art. 20 LPD
- Art. 22 LPD
- Art. 23 LPD
- Art. 25 LPD
- Art. 26 LPD
- Art. 27 LPD
- Art. 31 al. 2 let. e LPD
- Art. 33 LPD
- Art. 34 LPD
- Art. 35 LPD
- Art. 38 LPD
- Art. 39 LPD
- Art. 40 LPD
- Art. 41 LPD
- Art. 42 LPD
- Art. 43 LPD
- Art. 44 LPD
- Art. 44a LPD
- Art. 45 LPD
- Art. 46 LPD
- Art. 47 LPD
- Art. 47a LPD
- Art. 48 LPD
- Art. 49 LPD
- Art. 50 LPD
- Art. 51 LPD
- Art. 54 LPD
- Art. 58 LDP
- Art. 57 LPD
- Art. 60 LPD
- Art. 61 LPD
- Art. 62 LPD
- Art. 63 LPD
- Art. 64 LPD
- Art. 65 LPD
- Art. 66 LPD
- Art. 67 LPD
- Art. 69 LPD
- Art. 72 LPD
- Art. 72a LPD
-
- Art. 2 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 3 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 4 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 5 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 6 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 7 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 8 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 9 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 11 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 12 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 25 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 29 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 32 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 33 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
- Art. 34 CCC (Convention sur la cybercriminalité [Cybercrime Convention])
CONSTITUTION FÉDÉRALE
CODE DES OBLIGATIONS
LOI FÉDÉRALE SUR LE DROIT INTERNATIONAL PRIVÉ
CONVENTION DE LUGANO
CODE DE PROCÉDURE PÉNALE
CODE DE PROCÉDURE CIVILE
LOI FÉDÉRALE SUR LES DROITS POLITIQUES
CODE CIVIL
LOI FÉDÉRALE SUR LES CARTELS ET AUTRES RESTRICTIONS À LA CONCURRENCE
LOI FÉDÉRALE SUR L’ENTRAIDE INTERNATIONALE EN MATIÈRE PÉNALE
LOI FÉDÉRALE SUR LA PROTECTION DES DONNÉES
LOI FÉDÉRALE SUR LA POURSUITE POUR DETTES ET LA FAILLITE
CODE PÉNAL SUISSE
CYBERCRIME CONVENTION
ORDONNANCE SUR LE REGISTRE DU COMMERCE
I. Art. 106 LP
A. Champ d'application de la procédure d'opposition
1 La procédure d'opposition permet de déterminer si un tiers (demandeur) dispose d'un droit supérieur (p. ex. propriété, droit de gage) sur un bien qui doit être réalisé en faveur du créancier dans le cadre de l'exécution forcée contre le débiteur. La procédure d'opposition doit donc répondre à des questions (préliminaires) de droit matériel qui ont une incidence sur l'exécution forcée.
2 La procédure d'opposition ne s'applique pas seulement à la poursuite par voie de saisie, mais aussi au séquestre (art. 275 LP), à la poursuite en réalisation de gage (art. 155 LP), à la rétention de loyer au sens de l'art. 283 LP ainsi qu'à la constatation de nouveaux biens au sens de l'art. 265a LP. Lorsqu'un droit réel limité sur un immeuble est invoqué, l'action en apurement des charges selon l'art. 140 LP remplit la fonction de l'action en opposition. Le présent commentaire s'oriente sur le cas général, c'est-à-dire sur la saisie selon les art. 89 ss. LP, mais s'applique en principe aussi aux autres procédures.
3 Dans la faillite, il n'existe pas d'équivalent à la procédure d'opposition, raison pour laquelle les litiges sont réglés dans des procédures différentes. Pour une revendication de la propriété de biens mobiliers par un tiers, l'action en admiration et en distraction selon les art. 242 à 243 LP remplit la fonction de l'action en opposition. Si l'appelant fait valoir un droit réel limité (p. ex. un droit de gage) sur des biens de la masse en faillite, la décision doit être prise dans le cadre de la procédure de collocation. Si le demandeur fait valoir qu'il est le créancier d'une créance et non la masse en faillite, la décision doit être prise dans le cadre d'une procédure civile ordinaire (litige sur la prétention).
B. Fondements
4 La créancière cherche à obtenir le plus rapidement possible le paiement forcé de sa créance. Si cela n'est pas nécessaire, il n'a aucun intérêt à engager un débat long et coûteux avec la partie demanderesse sur ses droits sur un bien saisi. Cette réflexion est également à la base de la conception du législateur : dans la mesure du possible, il ne doit pas y avoir d'action en opposition. Conformément à l'art. 95 al. 3 LP, l'office des poursuites ne saisit les biens de tiers qu'en dernier lieu. Si un ou plusieurs requérants annoncent des droits sur différents biens, l'office des poursuites doit d'abord saisir les biens pour lesquels la revendication semble la moins probable et en dernier lieu ceux pour lesquels la revendication semble la plus probable.
5 L'office des poursuites doit cependant saisir tout ce que le créancier désigne comme appartenant au débiteur et qui paraît nécessaire pour le désintéresser (cf. art. 97 al. 2 LP). En d'autres termes, la saisie n'est inadmissible que si la valeur patrimoniale n'appartient manifestement pas au débiteur (et ce, même pas économiquement). Ce n'est que dans ce cas que l'office des poursuites peut renoncer à la saisie, car celle-ci serait alors contestable, voire nulle. Si l'office des poursuites refuse de saisir la valeur patrimoniale ou d'engager la procédure d'opposition, une plainte doit être déposée conformément aux articles 17 et suivants LP. Le créancier et le débiteur peuvent ainsi forcer la procédure d'opposition.
C. Al. 1 : Champ d'application de la procédure d'opposition
6 L'alinéa 1 est la disposition centrale de l'article 106 LP. Il règle le champ d'application de la procédure d'opposition et la procédure de l'office des poursuites. La procédure est engagée lorsque l'opposant fait valoir de meilleurs droits sur le bien saisi.
1. Biens saisis
7 Le libellé de l'art. 106, al. 1, LP est trop restrictif. Il ne s'agit pas seulement d'objets, c'est-à-dire de biens mobiliers (y compris les papiers-valeurs), mais aussi de :
des immeubles (sachant que seule la revendication de propriété est réglée dans la procédure d'opposition ; les droits réels limités sont clarifiés dans la procédure d'apurement des charges selon l'art. 140 LP) ;
les créances, par exemple les droits de préemption, de rachat ou d'achat (ceux-ci étant à nouveau examinés dans la procédure d'apurement des charges en ce qui concerne les immeubles), les droits d'assurance, les parts d'héritage ou les actions non titrisées ;
les titres intermédiés ;
Droits de propriété intellectuelle ;
les cryptomonnaies.
8 En bref, tout ce qui est saisi peut également faire l'objet d'une tierce intervention. Si des droits supérieurs sont revendiqués sur un bien insaisissable, ce droit doit être tranché dans le cadre d'une procédure civile ordinaire (par exemple, une action en revendication).
2. Meilleur droit revendiqué
9 Le meilleur droit est un droit qui exclut ou repousse la saisie, c'est-à-dire un droit dont il faut tenir compte lors de la réalisation et de la répartition. Celui-ci peut également être soumis au droit (réel) d'autrui.
10 En règle générale, le demandeur fera valoir qu'il est propriétaire (ou copropriétaire ou propriétaire commun) de l'objet saisi. La manière dont le droit de propriété a été acquis est régie par le droit matériel. Tous les modes d'acquisition sont envisageables, c'est-à-dire l'acquisition originaire ou dérivée. La demanderesse peut notamment faire valoir que le débiteur a acquis le bien pour elle et que la propriété lui a été transférée conformément à l'art. 401 al. 3 CO. De même, la demanderesse peut s'appuyer sur une réserve de propriété au sens de l'art. 715 CC.
11 En outre, la demanderesse peut faire valoir des droits réels limités sur le bien mobilier saisi ou sur la créance saisie. Concrètement, il s'agit des droits suivants :
Droit de gage au sens des art. 884 ss. CC (cas le plus fréquent) ;
Droit réel de rétention selon l'art. 712 CC, l'art. 895 CC, l'art. 268 ss. ou l'art. 299c CO ;
l'usufruit.
12 En outre, la partie demanderesse peut également se contenter d'annoncer le meilleur rang d'un droit réel limité. D'autres droits pouvant s'opposer à la saisie sont prévus par le droit de la famille (p. ex. art. 68e LP).
13 En revanche, il n'y a pas lieu d'engager une procédure d'opposition pour les demandes suivantes :
Lorsque le demandeur fait valoir un droit obligatoire (p. ex. un transfert de propriété) : faute d'effet réel, un tel droit n'est pas pris en compte dans la procédure de réalisation. Il en va autrement lorsqu'un immeuble a fait l'objet d'une annotation avant la saisie, conformément à l'art. 960 s. CC. CC a été effectuée.
Si le tiers débiteur conteste l'existence de la créance saisie (par exemple parce que celle-ci a disparu par compensation). La créance doit alors être saisie en tant que créance contestée. La doctrine en déduit qu'il n'y a pas non plus de procédure d'opposition si la partie demanderesse déclare des droits sur cette créance contestée : Dans ce cas, l'acquéreur de la créance contestée doit d'abord clarifier, dans le cadre d'un conflit de prétention avec la demanderesse, qui est le créancier de la créance contestée et ensuite intenter une action en exécution contre le tiers débiteur. Cette exception contraire au système est justifiée par des considérations de praticabilité. Comme une créance contestée n'a généralement qu'une faible valeur, il ne vaudrait pas la peine de mener une procédure d'opposition. Ce point de vue doit être rejeté. On ne voit pas pourquoi, en raison de la valeur éventuellement faible de la créance, il ne faudrait pas décider dans le cadre de la procédure d'opposition (mais dans le cadre du litige sur la prétention) qui est le créancier de la créance contestée. Pour cette raison, il ne faut pas non plus procéder de la même manière simplement parce que le tiers débiteur ne semble pas solvable, ce qui est également partiellement défendu.
Si, dans le cadre d'une saisie sur salaire, la qualité de créancier du débiteur est contestée (en raison d'une cession de salaire) : La créance doit alors être saisie comme étant contestée.
Le droit de gage du créancier poursuivant la réalisation du gage ne peut pas être contesté par un autre créancier (non poursuivant), même si ce dernier ou d'autres tiers peuvent eux-mêmes déclarer un meilleur droit sur l'objet du gage (cf. art. 155 LP). En matière de gage mobilier, il n'existe pas de voie de recours équivalente à l'action en réalisation de charges. Le droit de gage ne fait l'objet d'une procédure d'opposition que si le créancier présumé garanti par le gage fait valoir son droit dans la poursuite de l'autre créancier. Cela présuppose toutefois que la valeur patrimoniale ait été saisie avant la réalisation du gage ou - selon l'avis défendu ici - au moins mise en gage.
Dans le cas des titres intermédiés, le créancier garanti peut réaliser son droit de garantie (c'est-à-dire aussi bien le droit intégral que le droit de gage) à titre privé même en cas de saisie existante, s'il s'est réservé cette possibilité par contrat (art. 31 al. 2 LTI). Dans ce cas, il n'y a pas de procédure d'opposition. Si les conditions d'une réalisation ne sont pas remplies (par exemple parce que le contrat de gage n'est pas valable ou n'autorise pas la réalisation privée), la prétention en dommages-intérêts du débiteur doit être saisie à la place conformément à l'art. 31 al. 4 LTI (probablement en tant que créance contestée).
Les prétentions de droit public qui priment sur la saisie au sens de l'art. 44 LP, notamment la saisie et la confiscation pénales, ne doivent pas être clarifiées dans le cadre de la procédure d'opposition. C'est l'autorité pénale qui en décide et non le tribunal civil.
Les privilèges de droit des poursuites doivent être invoqués dans la procédure de collocation (art. 146 LP) ou par voie de recours.
3. Déclaration de la prétention
14 En principe, toute personne (y compris le créancier poursuivant) peut déclarer un droit meilleur, et ce non seulement pour elle-même, mais aussi pour d'autres personnes. Cela découle déjà de la formulation de l'art. 106, al. 1, LP.
15 La réquisition doit indiquer quel droit la demanderesse fait valoir sur quel bien et dans quelle procédure de poursuite. Si un droit de gage est annoncé, le montant de la créance garantie par le gage doit également être indiqué. Si la demanderesse omet d'indiquer ce montant, l'office des poursuites doit partir du principe que la créance garantie par gage correspond à la valeur du gage. Exceptionnellement, l'office des poursuites engage d'office la procédure d'opposition pour les immeubles si les conditions de l'art. 10 ORFI sont remplies. En ce qui concerne les papiers-valeurs, l'office des poursuites engage la procédure d'opposition sans annonce lorsque, dans le cas de papiers-valeurs à ordre, le dernier endossement n'est pas au nom du débiteur ou lorsqu'il existe des actes de cession ou de mise en gage qui indiquent de meilleurs droits de la part d'interlocuteurs potentiels.
4. Procédure de l'office des poursuites
16 L'office des poursuites ne dispose d'aucun pouvoir d'appréciation pour décider s'il convient d'engager la procédure d'opposition. L'office des poursuites ne doit pas rejeter la demande, même s'il lui semble clair que le droit n'existe pas. Exceptionnellement, l'office des poursuites peut toutefois ne pas tenir compte de la réquisition si le bien n'a été vendu par le débiteur à la partie adverse qu'après la saisie et que l'office des poursuites est convaincu que la partie adverse était au courant de la saisie.
D. Al. 2 : Annonce en temps utile
17 La demanderesse peut annoncer sa prétention tant que le produit de la vente des biens réalisés n'a pas été distribué (art. 106, al. 2, LP).
18 Toutefois, la demanderesse ne doit pas attendre de manière abusive ou par négligence grave avant de déposer sa demande. Dans d'anciens arrêts, le Tribunal fédéral s'est montré très strict et a considéré que la prétention devait être annoncée dans les dix jours à compter de la connaissance de la saisie ou du séquestre. Selon la jurisprudence constante, cela n'est plus nécessaire. L'abus de droit est toutefois admis lorsqu'il n'y avait aucune raison raisonnable d'attendre et que la demanderesse était consciente de perturber la poursuite ou d'inciter le créancier à des actions superflues. Ainsi, la réquisition est manifestement abusive si elle a été faite un an après avoir eu connaissance de l'exécution du séquestre et sans raison excusable. De même, le droit doit être annoncé dès l'entrée en vigueur du séquestre et non pas seulement au moment de la saisie-procédure. Le demandeur prudent déclarera son droit immédiatement après avoir pris connaissance de la saisie ou lorsqu'il aura été établi de manière définitive que le séquestre est autorisé.
19 L'abus de droit doit être pris en compte par toutes les autorités. L'office des poursuites peut lui-même arriver à la conclusion que la demanderesse a déclaré son droit tardivement. L'office des poursuites ou les autorités de surveillance LP peuvent donc décider que le droit est perdu (du moins dans la procédure d'exécution, cf. n. 20 ci-après). Le droit du demandeur n'est alors pas du tout évalué dans une procédure d'opposition judiciaire. En revanche, si le dépôt dans les délais n'est abordé que dans la procédure d'opposition judiciaire, le tribunal doit à mon avis examiner si le dépôt a été effectué dans les délais.
E. Al. 3 : Droits de poursuite de la personne mieux autorisée
20 Selon l'al. 3, les droits selon les art. 934 ss. CC sont réservés. Cette disposition précise donc que les droits de poursuite dits matériels priment sur les dispositions relatives à la procédure d'opposition. La demanderesse ne perd pas ses droits si elle n'engage pas la procédure d'opposition. Toutefois, la demanderesse ne peut exiger la restitution de la chose d'un acquéreur de bonne foi que contre dédommagement (cf. art. 934, al. 2, CC). Cette règle n'est pertinente que pour les choses : Pour les créances non matérialisées et les actions ainsi que les droits-valeurs, il n'existe de toute façon aucun droit de poursuite.
II. Art. 107 / 108 LP
A. Contexte de la répartition des rôles des parties
21 Les art. 107 /108 LP règlent la procédure dite préliminaire et répartissent les rôles des parties entre le créancier ou le débiteur et le poursuivant. Habituellement, le créancier et le débiteur ont des intérêts divergents. Dans la procédure d'opposition, ils ont pour une fois des intérêts convergents (du moins s'ils n'ont pas de lien juridique ou personnel avec la partie adverse) : Les deux ont intérêt à ce que la valeur patrimoniale (non grevée) soit maintenue dans la saisie. Dans ce cas, la valeur patrimoniale est réalisée en faveur de la créancière et la dette du débiteur diminue en conséquence.
22 Les art. 107 / 108 LP contiennent un mécanisme qui équilibre les intérêts du créancier ou du débiteur ainsi que ceux de la partie adverse et qui répartit efficacement les rôles des parties. C'est la personne dont la position semble la moins probable qui doit agir en justice.
B. Déroulement de la procédure selon l'art. 107 LP
23 Si le débiteur a seul la garde de la chose saisie ou si sa qualité de créancier est plus probable, le créancier ou le débiteur doivent contester le droit déclaré. S'ils ne le font pas, le droit est considéré comme reconnu. En revanche, s'ils contestent le droit, le demandeur doit agir en justice. Si celui-ci n'agit pas, le droit n'est pas pris en compte dans la saisie (art. 107 al. 5 LP).
24 Le créancier et le débiteur peuvent exiger que la partie demanderesse présente les moyens de preuve dont elle déduit son droit prétendu (art. 107 al. 4 LP). Il s'agit d'une obligation procédurale. Le défaut n'entraîne pas l'inversion des rôles des parties, mais peut être pris en compte dans le cadre de la répartition des frais (art. 73 al. 2 LP et art. 107 al.1 CPC).
C. Déroulement de la procédure selon l'art. 108 LP
25 Il en va différemment lorsque le demandeur a la garde ou du moins la co-garde du bien saisi ou que son droit à la créance semble plus probable. Dans ce cas, le débiteur ou le créancier doit agir en justice dans les 20 jours contre la partie demanderesse. S'ils ne portent pas plainte, le droit déclaré est considéré comme reconnu et sera pris en compte dans la saisie (art. 108 al. 3 LP).
D. Critères de répartition des rôles des parties
26 Pour la répartition des rôles des parties, il est donc déterminant de savoir qui a la garde ou dont la légitimité sur la créance est la plus probable.
1. La garde des choses
27 La garde désigne la maîtrise directe et de fait d'un bien meuble. Cette maîtrise est appréciée indépendamment de la situation juridique. Il n'est pas pertinent de savoir si la maîtrise est légale. Il s'agit plutôt du pouvoir effectif de disposer de la chose ; d'un point de vue pratique, il s'agit le plus souvent de l'usage. La garde est certes apparentée à la possession en droit civil. Toutefois, seul le possesseur direct a la garde ; le fait que la possession soit simplement "dépendante" (par exemple pour un locataire) ne joue aucun rôle. Ainsi, la notion de garde dans la LP est largement identique à celle du droit pénal.
28 Même si la situation juridique n'est pas déterminante pour l'appréciation de la garde, des critères juridiques incontestés peuvent permettre de tirer des conclusions sur le pouvoir de disposition effectif. Par exemple, un travailleur n'a pas la (co)garde des objets se trouvant dans les locaux de son employeur. Dans le secteur bancaire, ce n'est pas la banque, mais le client de la banque qui a la garde des valeurs patrimoniales dans des coffres-forts ou des dépôts (physiques) de titres.
29 De même, il convient de tenir compte du fait que la distinction entre garde exclusive et garde partagée est toujours appréciée par rapport au demandeur : Ainsi, un débiteur marié et vivant en ménage commun avec son épouse a la garde exclusive d'une chose au sens de l'art. 107 LP si son frère en revendique la propriété. En revanche, si l'épouse fait valoir des droits, il faut partir du principe que la garde est partagée. En d'autres termes, il convient de procéder selon l'art. 107 LP même si un quatrième a la codétention.
30 Aussi simples que soient les principes énoncés, il peut être difficile, dans certains cas, de distinguer la garde exclusive de la garde partagée au sens de l'art. 108 LP. Les exemples suivants peuvent être cités à titre d'illustration :
Par rapport aux personnes qui vivent dans le même ménage : Il y a garde exclusive lorsque la valeur patrimoniale a été conservée dans un lieu dont seul le débiteur peut disposer (p. ex. si une valeur patrimoniale est conservée dans un bureau fermé à clé et que seul le débiteur en possède la clé). Dans le cas contraire, il y a garde partagée.
Il y a garde exclusive si le débiteur figure sur le permis de circulation, s'il est le seul à utiliser la voiture et s'il la gare dans un garage séparé. Le fait que sa femme ait sa propre clé du garage et nettoie occasionnellement la voiture ne joue aucun rôle.
Selon la Cour suprême de Zurich, il y a codétention dans le cas d'un coffre-fort si la demanderesse a une procuration.
2. Légitimité probable de la créance
31 Pour décider qui est le plus susceptible d'être titulaire d'une créance, on se base généralement sur des documents. Dans le cas de prétentions contractuelles, la personne qui est vraisemblablement habilitée est celle qui est mentionnée comme partenaire contractuel dans un contrat écrit. Ainsi, pour les comptes bancaires, il est probable que le titulaire du compte soit également le créancier de la créance. Cela ne change rien si, selon le formulaire A, une autre personne (c'est-à-dire le demandeur) est l'ayant droit économique.
32 Dans le cas du compte joint (joint account), il convient de distinguer les relations externes (relations entre les clients de la banque et la banque) et les relations internes (relations entre les deux titulaires du compte). Le but du joint account est de régler la relation externe de plusieurs personnes, indépendamment de la relation interne. Si l'avoir est saisi dans le cadre d'une poursuite contre un cotitulaire de compte et que le cotitulaire fait valoir que l'avoir lui revient (en totalité ou en partie), la procédure d'opposition permet de déterminer qui a effectivement droit à l'avoir dans le rapport interne. Bien que la légitimité de la demanderesse en tant que cotitulaire du compte ne soit pas en soi plus probable que celle du débiteur, la pratique admet la "co-légitimité" de la demanderesse, raison pour laquelle l'art. 108 LP lui attribue le rôle de défenderesse.
33 Pour le reste, la jurisprudence a réparti le rôle de défendeur comme suit :
Si la demanderesse peut présenter un acte de cession, sa légitimité est en principe plus probable si la créance saisie relève de la description de la créance cédée. Il n'en va autrement que si l'acte de cession présente un vice manifeste ou, selon l'opinion défendue ici, si la cession présente des vices de fond évidents (par exemple, l'incessibilité de la créance).
L'exactitude d'une inscription au registre du commerce est présumée. En l'absence de moyens de preuve démontrant son inexactitude, la légitimité matérielle de l'associé inscrit aux parts sociales est plus probable que celle d'un demandeur.
Dans le cas d'une marque, l'inscription au registre des marques est déterminante.
3. Les immeubles : Inscription au registre foncier
34 Pour les immeubles, l'inscription au registre foncier est déterminante. Dans la pratique, la procédure d'opposition au sens des articles 106 et suivants LP n'est que rarement appliquée aux immeubles. D'une part, parce que pour les immeubles, seule la propriété peut faire l'objet de la procédure d'opposition et que les autres droits sont clarifiés dans la procédure d'apurement des charges (cf. n. 2 ci-dessus). D'autre part, parce que le registre foncier offre une plus grande clarté sur les rapports de propriété.
4. Divergence en cas de recours ?
35 La jurisprudence est controversée quant à la question de savoir s'il est possible de s'écarter de la réglementation des art. 107 / 108 LP lorsque des valeurs patrimoniales du demandeur ont été incluses dans l'exécution forcée par le biais d'un droit de passage dans la procédure de séquestre (cf. sur le droit de passage N. 78 ci-après). Selon le tribunal cantonal des Grisons, il ne faut pas tenir compte d'un droit de passage, même si la créancière a pu se prévaloir avec succès d'un droit de passage dans la procédure de séquestre. Le Tribunal fédéral part en revanche du principe, avec des motifs convaincants, que cela est possible : l'interdiction de l'abus de droit est valable dans tout l'ordre juridique et doit être respectée par toutes les autorités. Selon le Tribunal fédéral, il peut même être notoire qu'un débiteur utilise de fait une société comme vecteur de sa fortune. Dans ce cas, il semble certainement approprié de procéder selon l'art. 107 LP et non selon l'art. 108 LP.
5. Garde d'un tiers
36 Est considérée comme un tiers une personne qui n'a rien à voir avec la poursuite et qui ne fait pas valoir de droit sur la valeur patrimoniale litigieuse. Si un tiers a la garde de la valeur patrimoniale (p. ex. locataire, emprunteur, entreprise chargée de la réparation de la valeur patrimoniale), la garde est attribuée à la personne pour laquelle il exerce la garde. Si le tiers n'exerce la garde que pour le débiteur, il faut procéder selon l'art. 107 LP, sinon selon l'art. 108 LP. Ce qui compte, c'est l'avis du quatrième pour qui il exerce la garde.
6. Moment déterminant
37 En principe, la saisie est le moment pertinent pour décider de la détention ou de l'ayant droit probable. Il convient de noter que les éléments de preuve invoqués par une partie pour étayer son point de vue sur la répartition des rôles entre les parties peuvent également provenir d'une date ultérieure. S'il n'est pas possible de déterminer la garde au moment de la saisie, c'est la dernière garde clairement identifiable qui est déterminante.
38 Si un séquestre est effectué au préalable, c'est sa date qui est déterminante. Si des valeurs patrimoniales séquestrées sont saisies, c'est la personne qui avait la garde avant la saisie pénale qui est déterminante pour la répartition des rôles des parties. En cas de poursuite pour rétention de loyer, c'est le moment de l'établissement de l'état des lieux de rétention au sens de l'art. 283 al. 3 LP qui est déterminant. Cela vaut également lorsque les objets sont ensuite réintroduits (illégalement) dans les locaux du débiteur.
E. Recours contre la répartition des rôles des parties
39 La partie intimée peut former un recours au sens de l'art. 17 LP contre la décision fixant un délai. Si la partie adverse apprend que l'office des poursuites fixe un délai à la créancière et au débiteur pour contester leur prétention conformément à l'art. 107 al. 2 LP, elle peut déjà déposer un recours contre cette communication si elle estime que le rôle de plaignant doit être attribué à la créancière ou au débiteur.
40 Le recours n'a pas d'effet suspensif de par la loi (art. 36 LP). Si l'effet suspensif est accordé au recours (après une demande en ce sens), le délai pour soulever l'action sur opposition doit être recalculé même si le recours est rejeté. La partie recourante ne doit pas demander explicitement qu'un nouveau délai lui soit fixé en cas de défaite.
F. Fixation du délai
41 Conformément à l'art. 107, al. 5, LP et à l'art. 108, al. 2, LP, l'office des poursuites fixe un délai d'action de 20 jours.
42 Il y a une exception au délai lorsque l'un des requérants revendique la propriété d'un bien et qu'un autre requérant revendique un droit de gage. Dans ce cas, le délai de l'action en opposition du créancier ou du débiteur contre le droit de gage ne commence à courir que lorsque la procédure d'opposition contre le revendiquant de la propriété est terminée et que le bien reste saisi. L'office des poursuites doit informer de ce délai spécial.
43 L'office des poursuites ne dispose en principe d'aucun pouvoir d'appréciation lors de la fixation du délai selon l'art. 108 LP. Selon le Tribunal cantonal des Grisons, l'office des poursuites ne peut pas attendre, même en cas de séquestre de valeurs patrimoniales, qu'une décision définitive soit prise sur le séquestre (opposition au séquestre, plainte), mais doit fixer directement un délai pour le dépôt de la plainte. Cette jurisprudence n'est pas appropriée : il n'est pas raisonnable d'exiger d'un créancier qu'il élabore une action en opposition alors qu'il ne sait même pas si le séquestre sera maintenu. Le retard causé par l'attente de la décision de séquestre définitive doit être accepté par la demanderesse. Enfin, la créancière est responsable, en vertu de l'art. 273 LP, du dommage résultant d'un séquestre injustifié.
III. Art. 109 LP
A. Classification procédurale de l'action en opposition
44 La doctrine majoritaire qualifie l'action en opposition d'"action formatrice procédurale". Cette qualification n'est pas convaincante : dans la procédure d'opposition, on constate uniquement si une valeur patrimoniale peut être réalisée en faveur du créancier dans la procédure d'exécution forcée et, le cas échéant, avec quelle charge. Bien que la constatation du tribunal ait des conséquences pratiques pour la procédure d'exécution forcée - parce que l'issue de la procédure influence le substrat de l'exécution - la situation juridique n'est pas modifiée par le jugement, comme c'est le cas pour une action formatrice. Selon moi, il s'agit donc d'une action en constatation. Le fait que l'action en opposition n'a incontestablement d'effet qu'entre les parties au procès et non erga omnes, comme c'est généralement le cas pour les actions formatrices, plaide également en faveur de cette opinion. Les conséquences pratiques de la qualification sont toutefois limitées (cf. en particulier sur la demande en justice, n. 69 ss. ci-après).
45 Au sein des actions de la LP, l'action en opposition est qualifiée d'action de droit des poursuites avec effet réflexe sur le droit matériel. Selon la doctrine, cela vaut également lorsque le débiteur et le demandeur sont opposés. Ce point de vue est convaincant : au centre de l'action se trouve la détermination de la mesure dans laquelle la valeur patrimoniale est incluse dans l'exécution. Les aspects de droit matériel nécessaires à cet effet ne doivent être examinés par le tribunal qu'à titre de question préalable.
46 La question de savoir si la répartition dogmatique des actions de la LP en actions de droit des poursuites avec ou sans effet réflexe et en actions de droit matériel est en soi judicieuse a été mise en doute ces derniers temps. En effet, on accorde trop de poids à ces catégories lorsqu'elles sont invoquées comme argument décisif pour diverses questions procédurales relatives à la compétence territoriale et matérielle, à l'arbitrabilité ou à l'autorité de la chose jugée.
47 Bien que le tribunal n'examine les aspects de droit matériel qu'à titre préjudiciel, le jugement a également un effet de force de chose jugée "ordinaire". Le jugement a l'autorité de la chose jugée dans les limites habituelles, c'est-à-dire l'identité des parties et de l'objet du litige. Le tribunal ne détermine certes pas de manière définitive qui a quel droit sur la valeur patrimoniale, mais il décide de manière contraignante si le droit invoqué par la partie demanderesse doit être pris en compte dans l'exécution forcée. Si la valeur patrimoniale en question devait être à nouveau saisie (pour quelque raison que ce soit) dans une nouvelle procédure de poursuite, la question du meilleur droit entre les mêmes parties serait déjà résolue de manière définitive. L'objet du litige est donc identique, même si les conclusions seront légèrement différentes (numéro de poursuite ; acte de saisie). Ce point de vue ne correspond toutefois pas à la doctrine et à la jurisprudence. Selon celle-ci, la procédure d'opposition n'a d'effet que pour la poursuite concernée et non pour une autre poursuite. Ainsi, le procès avec effet contraignant ne pourrait se terminer qu'au détriment de la partie adverse. Si cette dernière perd, la valeur patrimoniale est en effet réalisée. En revanche, si la demanderesse gagne, la créancière pourrait à nouveau engager une nouvelle procédure de poursuite et tenter à nouveau de faire réaliser la valeur patrimoniale en sa faveur avec une meilleure argumentation. Cette conséquence ne semble pas appropriée. Même s'il s'agit d'une action en droit des poursuites avec effet réflexe, la décision judiciaire doit avoir un effet contraignant.
B. Conditions de procédure
1. Compétence territoriale
a. Relation interne
48 Dans les rapports internes, la règle de compétence est simple : si le rôle de défendeur est attribué à la demanderesse, le créancier ou le débiteur doit introduire l'action au domicile de la demanderesse (art. 109, al. 2, LP). Dans les autres cas, le tribunal du for de la poursuite est compétent (art. 109 al. 1 LP). Si le litige porte sur un immeuble, l'action doit être introduite au lieu où se trouve l'immeuble (art. 109 al. 3 LP).
b. Situation internationale
49 L'art. 109 LP est en principe également applicable dans un état de fait international. Dans le champ d'application de la CL, la procédure d'opposition relève, selon le Tribunal fédéral, de l'art. 22 ch. 5 CL, indépendamment du fait que le créancier ou le débiteur soit opposé au demandeur. Des arguments dogmatiques peuvent être avancés à cet égard, notamment l'unité de la procédure de poursuite ou le lien étroit avec la procédure d'exécution forcée. En fin de compte, ces arguments ont toutefois un arrière-plan pratique : la procédure serait compliquée pour toutes les parties et, en particulier, presque inacceptable pour une créancière si, dans le pire des cas, elle devait encore engager une procédure d'opposition dans une troisième juridiction après la procédure de reconnaissance à l'étranger et la procédure d'exécution en Suisse.
50 Cette jurisprudence du Tribunal fédéral est toutefois controversée. Dans la doctrine, on trouve des opinions divergentes qui prévoient d'autres compétences dans différentes constellations :
Selon une opinion doctrinale, l'action en opposition s'apprécie selon l'art. 2 CL lorsque le débiteur et le demandeur sont en présence. La raison en est qu'il s'agit alors d'une action de droit matériel. Selon l'opinion défendue ici, cette supposition n'est pas correcte, raison pour laquelle la conclusion doit également être rejetée (cf. supra n. 45).
Selon un autre avis, l'art. 2 CL s'applique lorsque le créancier ou le débiteur au sens de l'art. 108 LP agit contre la demanderesse. Comme la demanderesse a la garde de la valeur patrimoniale ou que sa légitimité semble plus probable, on ne peut pas exiger d'elle qu'elle soit impliquée dans une procédure à l'étranger (c.-à-d. en Suisse) qui porte de facto sur le droit revendiqué. On objecte à juste titre à cet argument que les valeurs patrimoniales litigieuses se trouvent tout de même en Suisse. Un demandeur étranger doit s'attendre à être impliqué dans un litige juridique à l'endroit où se trouvent les valeurs patrimoniales (p. ex. dans le cas d'un compte bancaire ou d'un immeuble).
51 En résumé : Selon une jurisprudence convaincante du Tribunal fédéral, il y a toujours compétence en Suisse, même dans un état de fait international, conformément à l'art. 109 al. 1 à 3 LP.
2. Compétence matérielle
52 La compétence matérielle est en principe déterminée par le droit cantonal (art. 4 CPC). Si un canton prévoit un tribunal de commerce, celui-ci n'est pas compétent pour les actions sur opposition. Dans le canton de Zurich, le juge unique du tribunal de district est compétent à raison de la matière (§ 24 let. b de la loi du canton de Zurich du 10.5.2010 sur l'organisation judiciaire et des autorités dans la procédure civile et pénale (GOG/ZH ; LS 211.1).
3. Respect des délais
53 Il n'y a pas de procédure de conciliation (art. 198, let. e, ch. 3, CPC). Le délai de 20 jours pour agir ne peut donc être respecté que par le dépôt de la demande auprès du tribunal. Le respect du délai est une condition préalable à la procédure. Le délai ne peut en principe pas être prolongé ou fixé à nouveau (par l'office des poursuites).
54 Si le créancier manque le délai, il peut intenter une nouvelle action dans le cadre d'une nouvelle poursuite, pour autant que les valeurs patrimoniales soient encore disponibles. Cette conséquence correspond à la disposition de l'art. 108 al. 3 LP, selon laquelle la prétention n'est pas prise en compte (uniquement) dans la poursuite concernée ou est considérée comme reconnue si aucune action n'est introduite.
55 Le délai de 20 jours pour introduire une action est très court. La brièveté du délai est l'une des raisons pour lesquelles, dans la pratique, des recours sont souvent déposés contre la répartition des rôles des parties. Si le tribunal accorde l'effet suspensif, la partie demanderesse dispose du temps nécessaire même si le tribunal rejette finalement le recours (cf. supra n. 40). Si la répartition des rôles des parties ne peut pas être contestée en raison de la clarté de la situation de fait et de droit, la doctrine mentionne la possibilité de déposer un recours non motivé dans la procédure simplifiée ou de motiver brièvement le recours dans la procédure ordinaire. Il va de soi que cette dernière solution n'est qu'une mesure d'urgence. Dans les cas plus complexes, le créancier devrait au moins commencer à rédiger sa plainte avant la poursuite s'il veut combattre une sollicitation présumée et déjà connue.
56 La question de savoir si les féries de poursuite de la LP ou les féries judiciaires du CPC sont applicables à l'introduction de l'action n'est pas définitivement tranchée dans le droit en vigueur. Il existe différents points de vue dans la doctrine. Comme pour les autres actions de la LP, il règne donc une grande incertitude. Toutefois, la jurisprudence la plus récente du Tribunal fédéral permet au moins de déduire que l'une des deux règles s'applique et qu'il n'y a pas de suspension des délais du tout...
57 Le législateur a clarifié la situation avec la révision du CPC. L'art. 145, al. 4, nCPC prévoit que "les dispositions de la présente loi relatives à la suspension des délais sont applicables à toutes les actions prévues par la LP qui doivent être introduites devant un tribunal". Ainsi, dès l'entrée en vigueur de la révision, les féries judiciaires selon le CPC seront applicables. D'ici là, la partie plaignante prudente ne se fiera toutefois pas au fait que les tribunaux appliquent déjà cette disposition.
58 Une fois que l'action est pendante, les féries judiciaires selon le CPC s'appliquent déjà sous le droit en vigueur pour le procès en cours ainsi que pour le délai de recours.
59 Jusqu'à présent, la prolongation ou le rétablissement (exceptionnel) du délai étaient régis par l'art. 33, al. 2 et al. 4 LP. Comme l'art. 145 al. 4 nCPC ne règle que la suspension du délai, ces dispositions devraient continuer à s'appliquer.
4. Procédure de poursuite ou de séquestre pendante
60 Si la poursuite est annulée, l'intérêt à la protection juridique fait défaut, raison pour laquelle l'action sur opposition devient sans objet. De même, l'action sur opposition devient sans objet si le débiteur est déclaré en faillite.
61 Le tribunal saisi de la procédure d'opposition peut également constater lui-même que la poursuite ou la saisie est nulle, raison pour laquelle la procédure devrait être classée. Selon le Tribunal fédéral, cela vaut en tout cas lorsque la nullité "ne fait aucun doute".
62 Selon la jurisprudence, le créancier peut "interrompre" la procédure d'opposition en retirant la poursuite même s'il se rend compte qu'il a commis des erreurs (de procédure) et forcer une nouvelle procédure d'opposition en procédant à un deuxième séquestre ou à une nouvelle saisie. Comme la poursuite valable est une condition de procédure, cette conséquence est correcte et le tribunal doit classer la procédure comme étant sans objet. Dans ce cas, le créancier supporte les frais de procédure (cf. art. 107, let. e, CPC).
5. Demande valable
63 La demanderesse ne doit pas attendre de manière abusive pour déposer sa demande (cf. supra N. 18). Comme mentionné au n. 19, le tribunal peut également examiner si la demande a été déposée à temps ou tardivement.
64 Le tribunal n'examine en principe que les droits qui ont été annoncés par le demandeur à l'office des poursuites. Il est toutefois possible que la demanderesse fasse valoir un droit moins étendu dans le procès (p. ex. un droit de gage, si elle a revendiqué la propriété dans la réquisition). La modification de la demande est régie par les articles 227 et 230 du CPC.
C. Questions particulières
1. Effets de l'action sur la procédure de saisie
65 Conformément à l'art. 109 al. 4 LP, le tribunal avise l'office des poursuites de la réception et de la liquidation de la demande. La raison de cette réglementation réside dans l'effet prévu à l'alinéa 5, selon lequel la poursuite reste suspendue pour le bien en question et les délais pour la réquisition de vente sont suspendus.
2. Convention d'élection de for
66 Selon la doctrine, les fors prévus à l'art. 109 LP sont impératifs. C'est convaincant : l'art. 17 CPC ne s'applique pas, car la LP règle quel est le tribunal compétent pour juger cette action de droit des poursuites avec effet réflexe sur le droit matériel (cf. art. 46 CPC). Cela vaut également dans les relations internationales.
3. Arbitrabilité de l'action sur opposition
67 La question de savoir si l'action sur opposition est arbitrable est controversée. A première vue, il ne semble pas absurde qu'un tribunal arbitral puisse également statuer sur une action en opposition. Contrairement au for, il n'existe aucune disposition dans la LP qui prévoie pour les tribunaux arbitraux un régime différent de celui du CPC ou de la LDIP. En outre, il s'agit de droits patrimoniaux (au sens de l'art. 177 LDIP) dont les parties peuvent disposer librement (au sens de l'art. 354 CPC). En raison de cette dernière situation, la protection des créanciers saisissants non impliqués ne s'oppose pas non plus à l'arbitrabilité. Les créancières qui n'ont pas décidé elles-mêmes de contester une demande au sens de l'art. 107 LP ou d'intenter une action au sens de l'art. 108 LP n'ont pas besoin d'être protégées.
68 Néanmoins, des arguments légitimes s'opposent à l'arbitrabilité de l'action en opposition. D'une part, il existe un lien étroit avec la procédure d'exécution forcée et donc avec le droit public. D'autre part, la mise en œuvre de procédures d'arbitrage entraînerait des problèmes pratiques. En cas d'accord d'arbitrage entre le débiteur et la partie adverse, il ne serait pas certain, dans chaque cas, que l'action en opposition soit incluse dans l'accord. Si plusieurs créancières et, le cas échéant, le débiteur souhaitent participer à la procédure d'opposition, on pourrait en outre se retrouver dans une situation où le même litige serait porté une fois devant le tribunal étatique et une fois devant le tribunal arbitral. En conclusion, il est convaincant que l'action en opposition n'est pas arbitrable.
4. Requête en justice
69 Selon certains points de vue doctrinaux, la partie demanderesse ne peut pas demander la constatation que le droit en question existe (ou n'existe pas). Elle doit au contraire formuler une instruction d'agir à l'intention de l'office des poursuites. Ainsi, la partie demanderesse doit requérir que le bien soit libéré de la saisie ou que le droit qu'elle a déclaré soit toléré. Une telle requête s'inscrit dans la qualification d'action formatrice procédurale retenue par la doctrine (cf. supra n. 44). Selon l'opinion défendue ici, selon laquelle l'action en opposition est une action en constatation, la formulation en tant que demande en constatation serait certes dogmatiquement correcte (cf. supra n. 44). Mais dans la pratique, les deux formulations doivent de toute façon être possibles, car tant dans le cas d'une injonction de faire que dans celui d'une demande en constatation, ce que veut la partie demanderesse est clair.
70 Étant donné que la doctrine majoritaire se prononce en faveur d'une injonction de faire, l'exemple suivant est formulé dans ce sens. Les conclusions peuvent être formulées comme suit, en s'inspirant de Vock/Meister-Müller.
71 Requête juridique du débiteur / de la créancière :
"Dans la poursuite n° [...] de l'Office des poursuites [...] contre [le débiteur], il convient de laisser la valeur patrimoniale [désignation] dans la saisie ([n°]) du [...]".
"Dans la poursuite n° [...] de l'Office des poursuites [...] contre [le débiteur], la valeur patrimoniale [désignation] doit être laissée en blanc dans la saisie ([n°]) du [...]".
72 Requête juridique de la partie adverse :
"Dans la poursuite no [...] de l'Office des poursuites [...] contre [le débiteur], il convient de libérer la valeur patrimoniale [désignation] de la saisie ([no]) du [...]".
"Il convient d'inscrire dans la poursuite n° [...] de l'office des poursuites [...] contre [le débiteur] la valeur patrimoniale [désignation] dans la saisie ([n°]) du [...] comme étant assortie d'un [désignation droit réel limité, p. ex. droit de gage] de la demanderesse au [[...] rang] et de tenir compte de ce droit lors de la réalisation conformément aux dispositions légales".
5. Valeur litigieuse
73 La valeur litigieuse est toujours le plus petit des montants suivants : La créance poursuivie, la valeur des biens (généralement la valeur estimée dans l'acte de saisie) ou, si un droit de gage a été déclaré, la valeur de la créance garantie par le gage. La partie demanderesse doit chiffrer la valeur litigieuse dans la demande (cf. art. 221, al. 1, let. c, CPC).
6. Charge de la preuve
74 La répartition des rôles des parties ne modifie pas le fardeau de la preuve. Celui-ci est déterminé par l'art. 8 CC. Selon cette disposition, la partie demanderesse doit prouver les faits qui fondent son prétendu meilleur droit. Par exemple, en cas de saisie d'un compte joint, le fardeau de la preuve incombe à la cotitulaire du compte ; celle-ci doit prouver qu'elle a un droit interne sur l'avoir. En ce qui concerne la propriété, le tribunal aura habituellement recours à la présomption de droit de l'article 930 du code civil, du moins si la possession est "sans équivoque".
75 En particulier dans le cas d'un droit de gage, la preuve ne sera pas excessivement difficile pour le tiers. La plupart du temps, un contrat de gage écrit suffit à cet effet. Ces documents sont parfois déjà présentés lors de la procédure préliminaire (cf. art. 107 al. 3 LP / 108 al. 4 LP).
76 En revanche, le débiteur ou le créancier supporte le fardeau de la preuve pour les faits dont il déduit un droit propre du débiteur ou une exception qui s'oppose au droit du demandeur. titre d'exemple, on peut citer le mélange de l'argent liquide reçu par la partie demanderesse ou l'acquisition par le débiteur d'un droit réel de rétention sur le bien.
77 La créancière contestante se trouve régulièrement dans une situation difficile. Elle doit mener un procès sur la relation juridique entre le débiteur et le demandeur, dont elle ne connaît généralement pas les circonstances, ou seulement de manière superficielle. Dans la pratique, le procès a lieu la plupart du temps lorsque le créancier soupçonne un comportement frauduleux, en particulier lorsque le débiteur et l'interlocuteur sont personnellement ou juridiquement liés. Dans la pratique, les moyens de preuve nécessaires à la conduite du procès proviennent généralement d'autres procédures civiles ou pénales.
78 Les arguments souvent invoqués par la créancière dans la pratique sont :
L'invocation de la propriété (formelle) est un abus de droit, raison pour laquelle une approche économique doit remplacer l'approche juridique. Si des personnes morales sont impliquées, la valeur patrimoniale est alors incluse dans la saisie à l'aide d'une saisie-arrêt. Si les actifs d'une personne privée doivent répondre d'une dette d'une personne morale, on parle de saisie directe. Si les actifs d'une société doivent servir de base à l'exécution d'une dette d'une personne physique, il s'agit d'une saisie inversée. Dans les deux cas, il faut que (1) la société soit contrôlée par la personne physique et que (2) l'invocation de l'indépendance juridique semble abusive. C'est par exemple le cas lorsque les actifs de la société et de la personne privée sont mélangés. La question de savoir si les conditions d'un recours sont remplies dépend fortement du cas d'espèce. Le plus souvent, un recours est efficace lorsque le comportement du débiteur semble frauduleux. Dans le cas des particuliers, il est notamment possible de s'attaquer aux biens détenus par un tiers si celui-ci n'agit qu'en tant qu'homme de paille et détient la valeur patrimoniale pour le compte du débiteur.
L'acte juridique (par exemple la mise en gage) entre le débiteur et le demandeur n'est pas valable, par exemple parce qu'il est simulé, contraire aux bonnes mœurs ou illicite. Ce dernier cas se présente par exemple lorsque la mise en gage (dans le cadre d'une opération bancaire) a servi à la fraude fiscale ou au blanchiment d'argent et que l'autre partie pouvait s'en rendre compte.
En l'absence de créance garantie par nantissement, il n'existe pas non plus de droit de gage.
L'acquisition du meilleur droit par la partie demanderesse peut être contestée sur le plan paulinien.
L'acte juridique en question n'a été effectué qu'après la saisie et n'est donc pas valable à l'égard de la créancière (cf. art. 96 al. 2 LP).
7. Coopération en matière de litiges
79 Dans la procédure d'opposition, le demandeur d'une part et le débiteur/créancier d'autre part se font face. La question est donc de savoir si le débiteur et le(s) créancier(s) peuvent ou doivent agir ensemble (ou s'ils peuvent ou doivent agir ensemble).
80 Selon la doctrine, les actions en opposition constituent un cas de consorité simple : C'est-à-dire que plusieurs personnes peuvent agir et être poursuivies ensemble, car il existe en règle générale un lien matériel au sens de l'art. 71 CPC. A l'inverse, Jeandin part du principe d'une consorité nécessaire (improprement dite). Ce point de vue semble convaincant : s'il s'agit du même droit supérieur, celui-ci ne peut pas être protégé dans une procédure et nié dans une procédure parallèle. La situation est donc similaire à celle de l'art. 260 LP. Le(s) créancier(s) et le(s) débiteur(s) ne doivent certes pas mener le procès de manière uniforme, mais le meilleur droit doit être décidé de manière uniforme. Si des actions séparées sont introduites, elles doivent être réunies conformément à l'art. 125 let. c CPC.
8. Dénonciation du litige
81 L'appel en cause selon l'art. 78 CPC est possible, mais peu pertinent en pratique. Il en va de même pour l'intervention accessoire et l'action en dénonciation de litige.
9. Effet du jugement
82 Si la partie demanderesse l'emporte, le meilleur droit désormais constaté est pris en compte dans la procédure d'exécution forcée. En revanche, si le créancier ou le débiteur obtient gain de cause, la valeur des biens sans le droit allégué reste dans la procédure d'exécution forcée. Si le débiteur était partie à la procédure d'opposition, tous les créanciers poursuivants en profitent. Cela vaut également lorsque des créancières ont participé simultanément à la procédure. Si un ou plusieurs créanciers participent à la procédure (mais pas le débiteur), le produit de la réalisation des biens ou l'excédent de produit obtenu en raison de la suppression du droit sert à satisfaire leurs créances. Dans ce cas, un excédent reste acquis à la demanderesse qui a succombé, c'est-à-dire que seuls les créanciers qui ont mené le processus d'opposition en profitent.
Bibliographie
Acocella Domenico, Kommentierung zu Art. 44 SchKG, in: Staehelin Adrian/Bauer Thomas/Lorandi Franco (Hrsg.), Basler Kommentar, Bundesgesetz über Schuldbetreibung und Konkurs Ⅰ, Art. 1-158 SchKG, 3. Aufl., 2021 Basel (zit. BSK-Acocella).
Amonn Kurt/Walther Fridolin, Grundriss des Schuldbetreibungs- und Konkursrechts, 9. Aufl., Bern 2013.
Bahar Rashid/Peyer Martin, Kommentierung zu Art. 31 BEG, in: Honsell Heinrich/Vogt Nedim Peter/Watter Rolf (Hrsg.), Basler Kommentar, Wertpapierrecht, Basel 2012 (zit. BSK-Bahar/Peyer).
Bommer Florian, Die Zuständigkeit für Widerspruchs- und Anfechtungsklagen im internationalen Verhältnis, Zürich 2001.
Blumenstein Ernst, Handbuch des Schweizerischen Schuldbetreibungsrechtes, Bern 1911.
Brunner Alexander/Reutter Mark A./Schönmann Zeno/Talbot Philip, Kollokations- und Widerspruchsklagen nach SchKG, Eine Einführung und Übersicht für die Praxis, 3. Aufl., Bern 2019.
Courvoisier Maurice/Wenger Werner, Kommentierung zu Art. 354 ZPO, in: Sutter-Somm Thomas/Hasenböhler Franz/Leuenberger Christoph (Hrsg.), Kommentar zur Schweizerischen Zivilprozessordnung, 3. Aufl., Zürich 2016 (zit. ZK-Courvoisier/Wenger).
Dasser Felix, Kommentierung zu Art. 354 ZPO, in: Oberhammer Paul/Domej Tanja/Haas Ulrich (Hrsg.), Kurzkommentar, Schweizerische Zivilprozessordnung, 3. Aufl., Basel 2021 (zit. KuKo-Dasser).
Eichel Florian, Materiell-rechtliche «SchKG-Klagen» auf dem Weg zur «ZPO Klage», ZZZ 2022, S. 28-38.
Emmenegger Susan/Döbeli Thirza/Fritschi Mirjam, Sind Bankverträge über unversteuerte Vermögenswerte gültig?, Jusletter vom 31. August 2015.
Fritzsche Hans/Walder-Bohner Hans Ulrich, Schuldbetreibung und Konkurs nach schweizerischem Recht, Band I, 3. Aufl., Zürich 1984.
Gilliéron Pierre-Robert, Poursuite pour dettes, faillite et concordat, 5. Aufl., Basel 2012.
Grolimund Pascal/Bachofner Eva, Kommentierung zu Art. 5 IPRG, in: Grolimund Pascal/Loacker Leander D./Schnyder Anton K. (Hrsg.), Basler Kommentar, Internationales Privatrecht, 4. Aufl., Basel 2021 (zit. BSK-Grolimund/Bachofner).
Guldener Max, Schweizerisches Zivilprozessrecht, 3. Aufl., Zürich 1979.
Jaeger Carl/Walder Hans Ulrich/Kull Thomas M./Kottmann Martin, Bundesgesetz über Schuldebetreibung und Konkurs, Band I Art. 1-158, 5. Aufl., Zürich 2006.
Jeandin Nicolas, Kommentierung zu Art. 70 CPC, in: Bohnet François/Haldy Jacques/Jeandin Nicolas/Schweizer Philippe/Tappy Denis (Hrsg.), Commentaire Romand CPC, 2. Aufl., Basel 2019.
Kratz Brigitta, Berner Kommentar, Obligationenrecht, Solidarität, Art. 143 – 150 OR, Bern 2015 (zit. BK-Kratz).
Kren Kostkiewicz Jolanta, Schuldbetreibungs- und Konkursrecht, 3. Aufl., Zürich 2018.
Mabillard Ramon, Kommentierung zu Art. 23 SchKG, in: Staehelin Adrian/Bauer Thomas/Lorandi Franco (Hrsg.), Basler Kommentar, Bundesgesetz über Schuldbetreibung und Konkurs Ⅰ, Art. 1-158 SchKG, 3. Aufl., Basel 2021 (BSK-Mabillard).
Markus Alexander R., Kommentierung zu Art. 22 Nr. 5 IPRG, in: Dasser Felix/Oberhammer Paul (Hrsg.), Stäpflis Handkommentar, Lugano-Übereinkommen, 3. Aufl., Bern 2021 (zit. SHK-Markus).
Meier Andrea/Terrapon Chassot Chloé, Kommentierung zu Art. 177 IPRG, in: Aebi-Müller Regina/Müller Christoph (Hrsg.), Berner Kommentar IPRG, Bern 2023.
Niggli Marcel Alexander/Riedo Christof, Kommentierung zu Art. 139 StGB, in: Niggli Marcel Alexander/Wiprächtiger Hans (Hrsg.), Basler Kommentar, Strafrecht II, 4. Aufl., Basel 2018 (zit. BSK-Niggli/Riedo).
Pfisterer Stefanie, Kommentierung zu Art. 354 ZPO, in: Hausheer Heinz/Walter Hans Peter (Hrsg.), Berner Kommentar ZPO, Band III, Bern 2012.
Rohner Thomas, Das Widerspruchsverfahren gemäss SchKG, St. Gallen 2002.
Rohner Thomas, Kommentierung zu Art. 106-109 SchKG, in: Hunkeler Daniel (Hrsg.), Kurzkommentar, Schuldbetreibungs- und Konkursgesetz, 2. Aufl., Basel 2014 (zit. KuKo-Rohner).
Ruggle Peter, Kommentierung zu Art. 71, in: Spühler Karl/Tenchio Luca/Infanger Dominik (Hrsg.), Basler Kommentar ZPO, 3. Aufl., Basel 2017.
Russenberger Marc/Wohlgemuth Marc, Kommentierung zu Art. 242 SchKG, in: Staehelin Adrian/Bauer Thomas/Lorandi Franco (Hrsg.), Basler Kommentar, Bundesgesetz über Schuldbetreibung und Konkurs Ⅱ, Art. 159-352 SchKG, 3. Aufl., Basel 2021 (zit. BSK-Russenberger/Wohlgemuth).
Staehelin Adrian/Strub Benno, Kommentierung zu Art. 106-109 SchKG, in: Staehelin Adrian/Bauer Thomas/Lorandi Franco (Hrsg.), Basler Kommentar, Bundesgesetz über Schuldbetreibung und Konkurs Ⅰ, Art. 1-158 SchKG, 3. Aufl., Basel 2021 (zit. BSK-Staehelin/Strub).
Staehelin Daniel, Kommentierung zu Art. 83 SchKG, in: Staehelin Adrian/Bauer Thomas/Lorandi Franco (Hrsg.), Basler Kommentar, Bundesgesetz über Schuldbetreibung und Konkurs Ⅰ, Art. 1-158 SchKG, 3. Aufl., Basel 2021 (zit. BSK-Staehelin).
Stoffel Walter/Chabloz Isabelle, Voies d'exécution, 3. Aufl., Bern 2016.
Tschumy Jean-Luc, La procédure de revendication des art. 106 à 109 et 242 LP, BlSchK 2016, S. 168 ff.
Tschumy Jean-Luc, Kommentierung zu Art. 106-109 SchKG, in: Dalléves Louis/Foëx Bénédict/Jeandin Nicolas (Hrsg.), Commentaire Romand, Loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite, Basel 2005 (zit. CR-Tschumy).
Vock Dominik/Meister-Müller Danièle, SchKG-Klagen nach der Schweizerischen ZPO, 2. Aufl., Zürich 2018.
Weber-Stecher Urs, Kommentierung zu Art. 354 ZPO, in: Spühler Karl/Tenchio Luca/Infanger Dominik (Hrsg.), Basler Kommentar, Schweizerische Zivilprozessordnung, 3. Aufl., Basel 2017 (zit. BSK-Weber-Stecher).
Wuffli Daniel, Vorsicht, Feiertage! Gerichts- und Feiertage bei SchKG-Klagen, Jusletter vom 24. April 2017.
Zogg Samuel, Zwangsvollstreckungsrechtliche Behandlung von Kryptowährungen, recht 2020, S. 1-23.
Zondler Georg, Kommentierung zu Art. 106-109 SchKG, in: Kren Kostkiewicz Jolanta, Vock Dominik, Schulthess Kommentar, Kommentar zum Bundesgesetz über Schuldbetreibung und Konkurs, 3. Aufl., Zürich 2017 (zit. SK-Zondler).